Enfin là il manque une étape non photographiée. Ou plutôt deux. D'abord piquetage (Merci Sophie) ensuite déluge. Ca, c'est quand nous avons arrosé le mur avec un tuyau d'arrosage, la veille de la mise en oeuvre de l'enduit ("Mais Malou, un tuyau d'arrosage, c'est pas pour l'INTERIEUR d'une maison". "Mais si, mais si.").
Et ensuite, pour de bon, la patouille. La patouille, c'est le nom donné par Mathieu à notre mélange 3 volumes de sable 1 volume de chaux, le tout bétonniérisé.
Alors j'ai bien essayé le petit coup de truelle sensé projeter le mortier sur le mur. Après quelques tentatives infructueuses, j'ai chaussé de bons vieux gants Mapa et zou l'enduit... splatch sur les murs ! (C'est aussi pour ça que je fais un stage le 18 septembre à l'Ecomusée du Perche) Splitch, on ré-arrose le mur avec un pulvérisateur. Ca m'a beaucoup amusée, Mathieu beaucoup moins, qui s'en est tenu - mais ce n'est pas rien - à remplir la bétonnière et à faire les aller/retour avec l'auge. Après ce tartinage, il a fallu brosser l'enduit pour faire ressortir quelques pierres (Pour environ 4m2, 10h-22h).
Voilà le résultat, après quelques jours de séchage. Depuis cette photo, ça a encore pas mal séché. Qu'en dire ? Que nous sommes surpris. D'abord, nous ne nous attendions pas à ce que les petits graviers (qui, très clairement, dépassent le "4" en granulométrie) ressortent autant. Ensuite, nous ne pensions pas que la chaux éclaircirait autant le sable, ce qui fait apparaître nos pierres blanches un peu jaunes. Mais même si ce n'est pas le résultat escompté, nous sommes quand même contents du résultat. On a troqué du polystyrène contre des matières saines. Et c'est nous qu'on l'a fait.
Mais le choix du sable, de la chaux, n'est pas de tout repos. Il existe des écoles ! Pendant nos vacances, nous avons reçu la présidente de la délégation ornaise de Maisons Paysannes de France, association à laquelle nous avons adhéré, entre autre, pour bénéficier de ses conseils tout au long de la restauration de notre maison. Cette demi-journée passée ensemble fût très instructive... surtout quand nous lui avons dit que pour nos enduits, nous avions commandé 40 sacs de chaux hydraulique (35kg chacun, transportés dans la grange gentiment mise à disposition par notre voisin). Comment dire ? Elle eût l'air franchement ennuyée. "Non non, il faut absolument de la chaux aérienne pour ces maisons, pour les laisser respirer". Ah. Quand nous lui avons dit que c'était de la St Astier NHL 3,5, elle s'est un peu détendue : "C'est pas génial mais ça peut encore passer". D'ailleurs, un article paru dans le dernier numéro de la revue de MPF, écrit par un maçon-instructeur, ne dit pas autre chose.
Nous voilà donc quand même un peu interloqués, car nous avions acheté une quantité astronomique de chaux sur les conseils argumentés d'un compagnon maçon extrémiste -c'est un compliment- des choses bien faites (qui s'est d'ailleurs apparemment étranglé en apprenant ma technique maison d'enduit au gant Mapa).
Une nouvelle conversation avec lui nous a convaincus de garder notre chaux, qui, si elle est hydraulique, est quand même suffisamment aérienne pour ce type de maison, et plus facile à mettre en oeuvre qu'une chaux très aérienne qui durcit beaucoup plus lentement (et sensiblement moins chère, ce qui n'est pas négligeable).
S'agissant du sable, nous avons fait une virée à la carrière de Bizou (superbe, ainsi que la route pour y aller) et avons trouvé un sable de remblai ocre (17 euros le m3), très colorant, qui, en l'additionnant à notre premier sable, nous permettra de corriger la couleur de notre enduit, trop claire et trop grise.
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