mardi 27 décembre 2011

Previously, in So Perche ! - 12

Nous avons fait la connaissance du couple qui a exploité la ferme de 1960 à 1985 et qui en parle encore avec un scintillement dans les yeux. Surtout Mme G., qui raconte que leur arrivée à C. a représenté pour eux l'avènement d'un confort qu'ils n'avaient jamais connu. Notamment parce que dans leur ancienne ferme, il fallait aller chercher l'eau assez loin alors qu'à C., le puits est accolé à la maison. Il n'y avait pourtant pas l'eau courante, pas de toilettes, pas de chauffage performant et une électricité approximative (refaite plus tard, sans doute pas beaucoup moins approximativement, par leur fils de 14 ans !). D'ailleurs, une photo aérienne de la ferme est toujours, 26 ans après qu'ils ont quitté C., accroché dans la salle à manger de leur pavillon. Oui, parce que tout de même, quand il s'est agi pour eux de devenir propriétaires, ils ont acheté du neuf, pas une ferme !
Cette rencontre et la visite de notre maison furent un poil stressantes, parce que nous étions en train de défaire ce qu'ils avaient passé des années à faire et qui avait représenté pour eux le début de la modernité. M. G est notamment l'auteur du polystyrène, du lambris, des plaques d'amiante dans la cuisine, probablement aussi du ragréage ciment sur 30m2 de tomettes recouvert d'un vinyle, de la peinture rose et bleue (chambre de fille, chambre de garçon ? Ça par contre c'est immuable) à même la pierre et sans doute de nombreuses autres mutilations dont nous avons découvert certaines au fil de la conversation. Comme ce : "Ah oui j'me souviens, là y'avait un immense four à pain que j'ai démoli pour y mettre la salle de bain !". Gloups... 
Rien ne dit cependant que nous aurions fait mieux qu'eux, rien ne dit que la perspective d'avoir, pour la première fois de notre vie, une salle de bain, ne l'aurait pas emporté sur des considérations d'ordre patrimonial (j'allais dire : d'ordre conservateur, dans le sens "conservation du patrimoine", mais l'idée n'est pas si éloignée). D'ailleurs, nous ne nous sommes nous-mêmes pas privés de détruire une cheminée, qui certes, était inesthétique (cela dit la pierre apparente et les enduits chaux l'étaient pour eux aussi !), mais qui a représenté des heures de travail pour un tailleur de pierres, un maçon et qui, même non contemporaine de la construction de la maison, faisait désormais bien partie d'elle. Bref, les temps changent et les maisons avec, et ce faisant nous sommes tombés sous le charme de M. et Mme G., qui nous ont confié les deux photos suivantes. 

Sur la première, c'est exactement cette porte que nous avons rouverte, et c'est exactement ce que nous aimerions refaire : une imposte au-dessus de la porte vitrée... et même les volets pleins à petits coeurs nous séduisent. Au dos, il y a écrit "C., baptême de J.". 


Quant à cette deuxième photo, de ce qui est toujours la porte d'entrée de la maison flanquée de la pompe du puits, je la trouve parfaitement "depardonnesque" !

     

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